vendredi 22 mars 2013

Le bâtiment, au coeur de la transition énergétique


Le bâtiment absorbant 44% de la consommation énergétique finale – sans compter la fabrication des matériaux de construction -, il est clair que ce secteur est au cœur de la transition énergétique. Son hétérogénéité complique toutefois le problème à résoudre (réduire la consommation énergétique du mètre carré habité) dans la mesure où des bâtiments sont de véritables  passoires thermiques tandis que  d’autres produisent plus d’énergie qu’ils en consomment. Aussi tout le problème est-il de faire progresser le plus rapidement possible le stock de bâtiments existants d’une extrémité à l’autre. Aujourd’hui, tous les bâtiments neufs construits consomment deux à quatre fois moins d’énergie que les bâtiments construits préalablement. Le défi concerne la rénovation en masse et à faible coût.

Pendant sa campagne présidentielle, François Hollande s'est engagé à rénover 500 000 logements par an et à construire autant de logements aux normes basse consommation. Devenu Président de la République, François Hollande maintient cet objectif de rénover 500 000 logements dont 120 000 logements sociaux d'ici à 2017, afin d'atteindre " une diminution de 38 % de la consommation d'énergie en 2020 ". Les objectifs du Grenelle de l'environnement de rénover 400 000 logements en 2013, n'ayant pas été atteints, le chef de l'Etat, se fixe un objectif plus raisonnable pour 2014 : la rénovation de 270 000 logements (180 000 logements privés et 90 000 logements sociaux).

Les acteurs du secteur étant fortement dispersés sur tout le territoire, le défi est plutôt du côté de la commande ; il faut absolument faire monter l’appétence des acteurs pour la rénovation qui, comme la construction neuve doit répondre à des niveaux de performances énergétiques, environnementales et économiques satisfaisantes. Pour ce faire, il faut trouver de nouveaux produits, de nouveaux matériaux qui s’intégreront dans un bâtiment à faible consommation énergétique mais néanmoins confortable et à faible impact environnemental. Il faut aussi inventer de nouvelles manières de construire. La maquette numérique empruntée à la construction automobile et à la construction aéronautique est l’un des outils qui permet de mieux préparer un chantier de manière à ce qu’ensuite la construction se passe dans les meilleures conditions possibles.

mercredi 13 mars 2013

Vote de la loi sur la transition énergétique


L'Assemblée nationale a adopté définitivement, dans la nuit du lundi 11 au mardi 12 mars, la proposition de loi dite de " transition vers un système énergétique sobre " déposée par François Brottes, député (PS) de l'Isère, et les membres du groupe socialiste.
La notion de transition vers un système énergétique sobre, encore appelée transition énergétique, désigne le passage d'un système énergétique basé sur des énergies non renouvelables à un bouquet énergétique basé sur des énergies renouvelables. Une telle évolution est aujourd’hui rendue possible grâce au développement d'alternatives aux combustibles fossiles et aux matières radioactives, au profit de l'utilisation de ressources naturelles renouvelables. Cette  transition énergétique est également rendue possible grâce au développement des nouveaux moyens de communication dans la mesure où elle implique une modification radicale de la politique énergétique qui doit tout à la fois passer d'une production centralisée à une production décentralisée et d’une politique de l’offre à une politique de la demande. Pour ce faire, des mouvements d’ajustements, qui ne peuvent se réaliser que par une communication ininterrompue, sont nécessaires entre les producteurs, les distributeurs et les consommateurs d’énergie. Ce sont ces ajustements permanents qui doivent aussi éviter toute surproduction et permettre de parvenir à des économies d'énergie et à une plus grande efficacité énergétique.
Dans la suite du Grenelle de l’environnement, un débat national, décentralisé dans les régions, a été lancé le 24 janvier 2012, piloté par le Conseil National du Débat sur la Transition Energétique (CNDTE).
Le point central de la loi Brottes est l'instauration d'un système de bonus-malus sur la consommation d'énergies de réseau (électricité, gaz naturel et chaleur). Un volume de consommation de base sera attribué à chaque foyer et ce n'est qu'à partir d'une consommation excédant 300 % du volume de base que le malus deviendra pénalisant.
Le dispositif est accompagné de la mise en place d'un service public de la performance énergétique afin d'accélérer la résorption des logements énergivores.

samedi 27 octobre 2012

Montpellier : l'attractivité par l'architecture


Depuis plus de trente ans, Montpellier mise sur l’architecture pour installer l’image d’une cité attractive. Le quartier néoclassique d’Antigone, conçu par Ricardo Bofil, a ouvert la voie. D’autres architectes de renom ont ensuite signé d’illustres réalisations : Bernard Reichen, l’écocité qui va vers la mer ; Paul Chemetov, la médiathèque Emile Zola ; Christian de Portzamparc, le quartier des Jardins de la Lironde ; Paul Buren, le parvis du musée Fabre.
Trois nouveaux bâtiments, inaugurés cet été, complètent désormais la liste. Porté par la région Languedoc-Roussillon, le lycée hôtelier Georges-Frêche a été conçu par Massimillano Fuksas. Zaha Hadid a signé de son côté Pierres Vives, bâtiment voulu par le conseil général de l’Hérault pour y abriter ses archives et quelques autres services. Enfin, après avoir déjà réalisé Montpellier son hôtel de ville, Jean Nouvel a dessiné le RBC Design Center.
L’histoire ne s’arrêtera pas là puisqu’un projet ambitionne d’aménager autour de la nouvelle gare TGV l’une des plus importantes opérations urbanistiques d’ Europe :  350 hectares confiés à Kees Christiaanse à qui est demandé de concevoir l’avant-garde de la ville du XXIème siècle.
Le coût de tous ces projets suscite bien sûr des critiques mais leurs protagonistes font valoir que leurs retombées sont loin d’être négligeables dans une région où le taux de chômage est trois points plus élevé que la moyenne nationale. Pour  compenser son modeste poids économique, Montpellier parie sur la construction d’un patrimoine attractif. Tout le pari repose sur la qualité des réalisations, leur intégration, leur complémentarité et demain leur maintenance. Certains projets réalisés dans le passé, comme le centre commercial du Polygone, dans le prolongement de la place de la Comédie,  laissent malheureusement sceptiques à certains égards.

lundi 24 septembre 2012

Le mécénat culturel territorial


Suite à la sortie de son Guide du mécénat culturel territorial aux Editions Territorial, l’Observatoire des politiques culturelles a organisé le 19 septembre à la Maison des cultures du monde, à Paris, un séminaire consacré au mécénat « source de financement du développement culturel des territoires ».
Elus et acteurs de terrain constatent unanimement que le mécénat culturel a changé de visage.
Tout d’abord, le mécénat culturel n’est plus l’apanage des seules grandes fortunes et grandes entreprises. Le mécénat individuel commence à  prendre corps et toutes sortes d’entreprises s’y investissent désormais. Charlotte Dekoker, responsable de la communication, des relations extérieures et des affaires publiques d’Admical, le souligne : 93% des entreprises mécènes sont des pme. Cette forte  proportion porte en elle l’explication d’une autre évolution : le mécénat s’est territorialisé. Toujours selon l’Admical, 86% des entreprises mécènes sont des entreprises territoriales.
Autre constat : le mécénat culturel se "socialise". Du côté des entreprises comme des particuliers, s’engager vers le mécénat constitue souvent une prise de responsabilité sociale et citoyenne. Aussi leurs démarches s’inscrivent-elles de plus en plus dans l’économie sociale et solidaire, dans des logiques de développement durable.
Enfin, dernière évolution notable, le mécénat culturel touche aujourd’hui des initiatives très variées dans leur nature, leur taille ou leur notoriété. Tous les domaines sont maintenant concernés : le patrimoine, les musées, le spectacle vivant sous toutes ses formes mais aussi l’audiovisuel, l’édition, la lecture, les arts visuels et numériques, etc …
Un phénomène nouveau est que les collectivités territoriales se tournent aujourd’hui vers le mécénat pour compléter le financement de projets culturels identifiés comme leviers de développement économique. Au moment du reflux des financements publics, la question de la diversification des ressources devient cruciale tant pour le milieu culturel que pour les collectivités territoriales qui prennent conscience du rôle que la philanthropie des entreprises et des individus peut jouer dans la construction de leurs politiques culturelles locales. Aussi sont-elles de plus en plus nombreuses à rechercher du mécénat sous toutes ses formes (financier, de compétence, en nature).
Des représentants des différents types de collectivités territoriales ont expliqué durant le séminaire comment ils se sont organisés pour rechercher du mécénat. La recherche de ressources privées est une opportunité pour renouveler des projets culturels. Une relation nouvelle aux particuliers comme aux entreprises s’avère non seulement une quête de ressources financières, matérielles ou encore de compétences, mais permet aussi de se constituer un nouveau public, de nouveaux ambassadeurs, etc ... Beaucoup d'intervenants ont toutefois fait part des difficultés rencontrées et des obstacles qui restent à surmonter. L'empilement des strates de décisions (Etat, régions, départements et communes) dilue souvent les responsabilités et complique parfois l'attribution des subventions. A comparer les propos de Laura Exposito Del Rio, chef de la mission mécénat de la ville de Reims, et ceux de Véronique Cottenceau, chargée de la communication et correspondante mécénat de la DRAC Languedoc Roussillon, il semble que la tâche est nettement plus aisée aux bornes d’une ville qu’à celles d’une région.
Conscient que nombre de questions attendent encore des réponses, l'Observatoire des politiques culturelles a programmé pour le 12 décembre prochain une journée de formation intitulée: le mécénat culturel, une nouvelle voie pour les collectivités publiques? Renseignements auprès de Samia Hamouda: samia.hamouda@observatoire-culture.net.

jeudi 23 août 2012

Marciac transforme son festival de jazz en projet culturel global



Le Off participe au projet global
Dans une interview accordée à Sud-Ouest (16 août 2012), Jean-Louis Guilhaumon, président de Jazz In Marciac, dresse un bilan provisoire de la 35ème édition du festival. Une fréquentation et une billetterie en hausse par rapport à l'année dernière ainsi que des recettes annexes stables laissent augurer que l’édition 2012 confirmera la bonne santé du festival malgré la conjoncture. Et que Jean-Louis Guilhaumon est en passe de relever le défi qu’il s’est fixé en 1977 : enraciner durablement son festival de jazz à Marciac et prouver ainsi qu’un projet culturel peut parfaitement fonctionner en zone rurale et y être un levier économique.
L'Astrada
La démonstration aura demandé 35 ans. Le temps nécessaire pour passer d’un simple festival de jazz à un projet culturel complet. Au fil des ans, des activités destinées à prolonger la manifestation se sont développées. Ce développement continu a trouvé une extension spectaculaire avec une nouvelle salle de spectacles de 500 places, destinée à accueillir toute l’année des spectacles de qualité dans toutes les disciplines du spectacle vivant. Elle a été baptisée : L’Astrada. Autrement dit "la destinée" en occitan. D'ici peu, L’Astrada aura le statut de salle conventionnée avec l'État, le Département, la Région et la Communauté de communes. Au cœur du Grand Sud-Ouest, au carrefour de quatre départements, il n'y a pas de raison pour que l'Astrada ne trouve pas son public.
Mais le projet de Jean-Louis Guilhaumon pour Marciac ne tourne pas qu’autour du spectacle vivant. La formation est un autre axe et les associations de JIM et Voy'jazz travaillent déjà par exemple en partenariat avec le lycée Pardailhan pour créer une filière jazz qui poursuivrait la formation au collège. Un autre projet est d’initier à Marciac des sessions de formation regroupant des orchestres européens déjà constitués et des musiciens d'Europe ou d'Amérique, sous le label JIM.
Qui dit spectacles dit accueil du public. Un public qu’il faut héberger et nourrir. Jusqu’à ce jour, se loger à Marciac n’est pas chose facile, notamment lorsqu’on recherche un établissement haut de gamme. Il faut aller à Auch ou Tarbes. Marciac entend se donner les moyens de ses ambitions avec la construction d’un hôtel 4 étoiles. Assurés que le projet culturel de Marciac s’inscrivait dans la durée, des commerçants entreprenants ont de leur côté investi pour accueillir les touristes culturels. Ainsi la chaîne de restaurants J’Go vient-elle d’ouvrir trois établissements rue Notre Dame.

mardi 14 août 2012

Un jardin extraordinaire au pays des barthes


A l’est de Bayonne, dans les barthes de l’Adour, la fille de Paul Haïm, marchand d’art et collectionneur disparu en 2006, a entrepris de perpétuer la mémoire de son père en préservant le jardin de sculptures qu’il a façonné sur les bords du fleuve, de l’autre côté d’Urt. Comment sauvegarder ce patrimoine unique? Le défi est d’autant plus délicat que le patrimoine en question relève du jardin secret …
Aristide Maillol - L'action enchaînée, 1906
A la fin des années 60, après une vie active de marchand d’art, Paul Haïm est devenu écrivain et propriétaire d’une ancienne ferme entourée d’un champ de maïs, à la frontière des Landes et du Pays Basque français. Là, il rédigea plusieurs livres de mémoires, des entretiens avec son ami l'artiste chilien Matta et des romans toujours inspirés par ses aventures dans le monde de l'art. Car derrière l’écrivain, sommeille toujours le collectionneur passionné qui va progressivement installer autour de sa propriété des œuvres que lui ont données certains de ses amis artistes ou qu’il leur a achetées. En quarante ans, Paul Haïm va ainsi faire de La Petite Escalère un jardin exceptionnel abritant sur 28 ha de forêt et de prairie une cinquantaine d'oeuvres d'artistes majeurs du xxème siècle : Antoine Bourdelle, Alexander Calder, Eduardo Chillida, Étienne-Martin, Fernand Léger, Aristide Maillol, Matta, Federica Matta, Joan Miró, Jorge Oteiza, Jean-Pierre Pourtier, Jean-Pierre Raynaud, Auguste Rodin, Niki de Saint Phalle, Zao Wou-ki,…
Ce jardin exceptionnel, Paul Haïm ne l’a pas fait seul. Il l’a réalisé avec son épouse, l’artiste peintre Jeannette Leroy, et Gilbert Carty, robuste jardinier landais infatigable. Après avoir été photographe de mode pour les magazines internationaux les plus prestigieux, Jeannette Leroy, en arrivant dans les Landes, est retournée à sa première vocation, le dessin et la peinture. C’est elle qui va donner au jardin de sculptures rassemblées par son mari une dimension supplémentaire, en faire un dialogue entre art et nature. Enfant du pays, Gilbert Carty a, lui, toujours vécu au rythme des humeurs de l’Adour, dans ce pays mi-eau, mi-terre que sont les barthes. C’est lui qui concrétise les idées de Paul et Jeannette, apportant opportunément sa connaissance du terrain.
Contrairement à d’autres parcs de sculptures, les oeuvres présentées à La Petite Escalère ne le sont pas dans un paysage tiré au cordeau. Elles sont souvent cachées, dans des lieux inattendus, au milieu d’une végétation luxuriante. Les découvrir se mérite. Il faut compter environ deux heures pour faire le tour de l’ensemble des œuvres exposées.
Fernand Léger - Femmes au perroquet, 1952
Las, depuis la disparition de Paul Haïm, Jeannette Leroy et Dominique Haïm sont confrontées à la préservation de ces œuvres dont plusieurs ont besoin d’être restaurées. Si les intempéries ne menacent pas trop les statues en bronze, elles sont par contre calamiteuses pour les mosaïques. Une mission d'expertise sur l'état sanitaire des oeuvres et des préconisations de restauration est en cours avec la DRAC Aquitaine et l'Ecole des Beaux-Arts de Tours. Elle doit permettre de mettre en place un programme de restauration de la collection.
Parce que le lieu est difficilement accessible, il est aujourd’hui inimaginable de l’ouvrir au public en permanence. Les ressources nécessaires à son entretien sont donc à rechercher par ailleurs. Une première piste envisagée par Dominique Haïm est de faire du jardin de son père un espace de réflexion, d'inspiration et d'échange autour de l'art, du paysage et de la nature. Une première étape  a consisté à cibler les publics prioritaires susceptibles d’être interpelés par le jardin : écoles d'art, de paysagisme, d'horticulture, artistes, créateurs, chercheurs, etc … (1). Soutenu par le ministère de la Culture et de la communication, un programme de résidences a, de son côté, pour vocation d'offrir à des écrivains, des plasticiens, des paysagistes, des architectes, des  historiens de l'art, des cinéastes, des musiciens, etc ..., une parenthèse d'inspiration et de réflexion dans un environnement propice à la recherche et à la création. Dominique Haïm place beaucoup d’espoir dans ces résidences d’artistees. Elle espère qu’elles permettront de valoriser le patrimoine naturel et culturel du lieu, qu’elles favoriseront et soutiendront la création artistique contemporaine régionale, nationale et internationale.
L’organisation d’expositions temporaires doit enfin permettre à La Petite Escalère  de s’ouvrir sur l’extérieur et de trouver une partie des ressources recherchées. En exposant chaque année, entre mai et octobre, les sculptures d'une grande figure de l'art moderne ou en invitant un créateur contemporain à installer une ou plusieurs œuvres dans le jardin, La Petite Escalère espère mettre en place un dialogue entre le jardin, son paysage, sa collection, et d'autres œuvres, construire des ponts entre le passé et l'avenir, permettre une relecture de sa collection, ouvrir enfin de nouvelles pistes de compréhension et de réflexion autour de la sculpture2.

Pour affronter tous ces défis et acheter de nouvelles œuvres appelées à enrichir le jardin, l'association Les Amis de La Petite Escalère a été créée en mars 2011. Cette association a pour vocation de fédérer les soutiens publics et privés, de lever des fonds et de développer des partenariats. Elle compte déjà une centaine de membres, parmi lesquels Marie-Laure Bernadac, conservateur général, chargée de l'art contemporain au musée du Louvre, Jean Glavany, ancien ministre, député des Hautes-Pyrénées, Ivan Levaï, journaliste, écrivain, Federica Matta, artiste plasticienne, Isabelle Mir, championne olympique de ski, etc …

Hériter d’un trésor n’est pas une mince affaire.

(1)   La Petite Escalère est également ouverte sur rendez-vous pour des groupes de dix à quinze personnes dans le cadre de visites payantes guidées (de mai à octobre)
(2)   Les 15 et 16 septembre prochains auront lieu des journées portes-ouvertes autour de l’œuvre de Cristina Iglesias. Pour tout renseignement : contact@lpe-jardin.org ou par téléphone : 06 32 52 91 01

dimanche 29 juillet 2012

Avignon fait ses comptes


La 66ème édition du Festival d’Avignon, qui a fermé ses portes le 28 juillet, a enregistré pour la septième année consécutive un taux de fréquentation supérieur à 90%. Quarante deux spectacles ont été présentés. Vingt huit étaient des créations. Six des premières en France . Seize représentations ont été données en langue étrangère surtitrée en français. 
Le « Off » du Festival d’Avignon a, lui aussi, battu des records lors de son édition 2012, du 7 au 28 juillet. Le « plus grand théâtre du Monde » a réuni 975 compagnies qui ont proposé 1 161 spectacles et assuré plus de 25 000 représentations.
Le « Off » rayonne de plus en plus à l’international. Des compagnies de vingt-cinq pays étrangers étaient présentes cette année en Avignon ; 143 troupes de théâtre (contre 70 en 2011) et 450 artistes. Malgré la crise économique qui la touche,  la Catalogne a investi 140 000 euros pour envoyer huit compagnies au « Off » d’Avignon. De son côté, Taïwan a déboursé 250 000 euros pour faire profiter cinq de ses compagnies nationales de ce gigantesque laboratoire du spectacle vivant qu'est le "Off" du Festival d'Avignon.
Chiffres qui disent bien ce que devient Avignon, 1 476 programmateurs, 1 362 prescripteurs, 623 journalistes et 313 institutionnels ont fréquenté le « Off » qui affirme d’année en année sa fonction de marché du spectacle vivant.
Les temps ont changé depuis 1947, quand l'aura de Jean Vilar suffisait à distinguer la cité des papes français. Le monde est devenu un immense village dont le fonctionnement obéit aux lois du marché. Pour rester un phare du théâtre international, Avignon doit réorienter son festival. Inventer pour se réinventer. Oser de nouvelles rencontres comme celle offerte par Sophie Calle cet été. Et ne pas hésiter la confrontation avec d'autres expressions artistiques. La présence de la Collection Lambert d'art contemporain en Avignon est à cet égard une aubaine. Vivement 2013!